Pourquoi est-il si difficile de rester concentré?
- Francesco Di Muccio
- 25 avr.
- 12 min de lecture
Qui ne s’est jamais surpris à décrocher mentalement pendant une réunion ou en lisant un article sur écran ? À l’ère du numérique, maintenir son attention sur une tâche peut relever du défi. Notre esprit a tendance à vagabonder malgré nos efforts, alternant entre des moments de concentration intense et des phases d’égarement complet. En psychologie cognitive, on parle d’attention soutenue pour décrire la capacité à rester concentré sur une activité monotone ou de longue durée. Et fait étonnant, les chercheurs ont montré que la performance d’une même personne peut osciller d’instant en instant, sous l’effet de causes multiples.

Autrement dit, notre attention n’est jamais constante : elle fluctue sans cesse, parfois nous plaçant “dans la zone” (hyper concentré), parfois nous laissant “hors de la zone” (en pilotage automatique). Qu’est-ce qui explique ces fluctuations ?
Des neuroscientifiques et psychologues ont développé plusieurs modèles pour éclairer la complexité de l’attention soutenue. Chacun de ces modèles met en lumière un aspect particulier de la concentration prolongée. Pour mieux comprendre pourquoi il est si difficile de rester concentré, explorons ces différentes perspectives complémentaires :
Le modèle de l’arousal – le niveau d’éveil physiologique (énergie cérébrale disponible pour rester alerte).
L’allocation attentionnelle – comment nous distribuons nos ressources mentales entre la tâche et les distractions.
Le modèle du contrôle cognitif – l’idée que l’effort mental nécessaire pour se concentrer a un coût (fatigue, difficulté subjective).
Le modèle du coût d’opportunité – la valeur subjective qu’on attribue aux autres choses qu’on pourrait faire au lieu de la tâche en cours.
La perspective du traitement de l’information – comment le cerveau représente et échange l’information quand on est concentré vs. distrait.
Nous verrons également comment ces modèles s’articulent entre eux et ce qu’ils nous apprennent sur nos passages « in the zone » versus « out of the zone ». Préparez-vous à un voyage au cœur de l’attention, où l’on découvrira que rester concentré mobilise à la fois le corps, l’esprit… et même nos motivations les plus profondes.
Le modèle de l’arousal (niveau d’éveil physiologique)
Le modèle de l’arousal suggère que notre capacité à rester concentré dépend en premier lieu de notre niveau d’éveil ou d’activation physiologique. Concrètement, le cerveau a besoin d’un certain degré d’alerte pour bien fonctionner : ni trop peu, ni excessivement. Si vous piquez du nez après le déjeuner ou baillez devant votre écran tard le soir, votre niveau d’arousal est trop bas – c’est l’hypoéveil, qui rend la concentration difficile. À l’inverse, si vous venez de boire trois cafés ou que vous êtes très stressé avant une échéance, votre éveil peut être trop élevé – un hyperéveil qui s’accompagne souvent de nervosité et de distraction. Dans les deux cas, l’attention en pâtit.
En laboratoire, on observe effectivement que des états d’éveil trop bas ou trop hauts conduisent à un engagement attentionnel médiocre. En psychologie, cela se traduit par la fameuse courbe en U inversé décrite par Yerkes & Dodson : la performance est optimale à un niveau d’activation intermédiaire, et décline si on s’écarte de ce juste milieu.

D’un point de vue neuroscientifique, l’arousal est largement gouverné par une petite structure du tronc cérébral appelée le locus cœruleus, qui diffuse de la noradrénaline dans le cerveau pour ajuster notre niveau d’éveil. Quand tout va bien, une activité modérée du locus cœruleus agit un peu comme un régulateur de gain : elle réduit le « bruit de fond » neuronal et amplifie la réponse du cerveau aux stimuli importants. Cela améliore le signal-to-noise ratio – en français, le rapport signal/bruit – ce qui signifie que le cerveau traite plus efficacement les informations pertinentes. En revanche, si le locus cœruleus est trop peu actif (sous-régime) ou au contraire décharge de façon tonique excessive (surrégime), les réponses neuronales aux événements deviennent moins nettes.
Des études mesurant la dilatation de la pupille (un indicateur de l’activité du locus cœruleus) l’ont bien montré : juste avant un « écart » d’attention, les pupilles des participants étaient soit anormalement petites (signe de sous-éveil, associé à un vagabondage mental), soit dilatées plus que de normal (signe de sur-éveil, associé à une distraction externe). Dans les deux cas, ces personnes répondaient moins vite et moins bien à la tâche, preuve que leur attention flanchait.
Fait intéressant, même un petit coup de stress peut temporairement rehausser l’attention : par exemple, la menace d’un léger choc électrique (imposant un état d’éveil élevé) a montré qu’elle pouvait améliorer la concentration soutenue et réduire les fluctuations de performance dans une expérience. Évidemment, ce n’est pas une méthode recommandée au quotidien ! Mais cela illustre à quel point notre niveau d’éveil physiologique influence directement notre capacité à rester « dans la zone ».
En résumé, pour maximiser nos chances de concentration prolongée, il nous faut un cerveau ni somnolent ni survolté, mais bien réveillé et calme à la fois – un équilibre pas toujours simple à atteindre.
L’allocation attentionnelle (distribution des ressources cognitives)
Même avec le bon niveau d’éveil, encore faut-il employer son énergie mentale au bon endroit. C’est l’idée de l’allocation attentionnelle : à chaque instant, nous décidons (souvent inconsciemment) où diriger nos ressources cognitives. Imaginons que votre cerveau dispose d’un « capital d’attention » limité à distribuer. Si 100% de ce capital est consacré à la tâche courante (par exemple, écouter un conférencier en réunion), alors votre performance sera optimale. Mais bien souvent, une partie de ce capital se disperse vers d’autres pensées : on se met à rêvasser, à planifier le dîner du soir, ou à ressasser un souvenir.
Ce phénomène familier, c’est le vagabondage de l’esprit (mind wandering en anglais). En termes d’allocation attentionnelle, cela signifie qu’une portion de vos ressources mentales a été détournée de la tâche présente vers des pensées internes sans lien avec l’objectif du moment. Résultat : moins de « carburant cognitif » pour la tâche principale, et donc un rendement en baisse. Des études utilisant des sondages de pensée pendant des tâches d’attention soutenue confirment que plus les participants rapportent avoir l’esprit sur la tâche (plutôt que parti ailleurs), meilleures sont leurs performances objectives.
Il est important de noter que le vagabondage mental n’est pas monolithique. Parfois, on quitte volontairement la tâche pour laisser son esprit divaguer (par ennui, par exemple) ; d’autres fois, on réalise soudain qu’on était parti sans s’en rendre compte. Dans le premier cas, on parle de divagation intentionnelle (on cède délibérément à la tentation de penser à autre chose), dans le second, de divagation non intentionnelle (la pensée échappe à notre contrôle). Qu’elle soit voulue ou subie, cette évasion attentionnelle impacte la performance tant qu’elle monopolise une partie des ressources mentales. Chose rassurante, prendre conscience que son esprit dérive est déjà un premier pas pour réallouer son attention sur la tâche. C’est justement là qu’intervient le modèle suivant : comment exerçons-nous ce contrôle mental pour revenir aux choses importantes ?
Le modèle du contrôle cognitif (coût de l’effort mental)
Restons dans notre métaphore du « capital d’attention ». Si une part de nos ressources tend naturellement à filer vers autre chose, il faut déployer un effort pour les ramener sur la tâche principale. Ce travail de gestion s’appelle le contrôle cognitif. Le modèle du contrôle cognitif propose que maintenir son attention est un acte volontaire coûteux : cela nous demande de l’énergie mentale, un peu comme un muscle que l’on contracte continuellement pour rester concentré. Pourquoi coûteux ? Parce que, comme on l’a vu, notre cerveau préférerait souvent flâner en mode par défaut. D’ailleurs, certaines théories affirment que l’état par défaut de notre esprit est justement de errer librement (le fameux default mode du cerveau) et qu’il existe un biais constant qui nous attire vers ces pensées spontanées.
Dès lors, se concentrer sur une tâche demande de lutter contre cette inclination naturelle, en activant des réseaux cérébraux spécialisés dans l’attention dirigée et le contrôle exécutif. C’est ici qu’un coût entre en jeu : tenir la bride de son esprit, ça fatigue ! On le ressent bien lors d’activités exigeantes ou moins stimulantes : au bout d’un moment, maintenir son focus devient pénible, on sent sa vigilance vaciller.
Que se passe-t-il quand le « muscle » du contrôle flanche ?
On retombe en mode par défaut : la pensée se met en pilote automatique, et la performance dans la tâche chute. Sur le plan neurologique, on a pu observer ce basculement grâce à l’IRM fonctionnelle. Le cerveau possède deux grands réseaux en tension : le réseau frontal pariétal (ou réseau de contrôle attentionnel, qui nous aide à rester concentré) et le réseau du mode par défaut (impliqué dans les pensées internes, divagations, rêveries). Lorsque nous sommes concentrés, le réseau de contrôle domine et le mode par défaut est relativement silencieux. Mais lorsque nous avons un lapse d’attention (un moment d’absence), c’est l’inverse : le réseau du mode par défaut s’active davantage tandis que le réseau de contrôle se désactive.
En somme, le cerveau oscille entre un état « contrôlé » (focus sur l’extérieur, la tâche) et un état « par défaut » (repli vers l’intérieur, la pensée spontanée). Nos fluctuations d’attention seraient justement le reflet de cette alternance inévitable. Tant que le réseau de contrôle peut reprendre la main (grâce à notre effort mental conscient), on revient « dans la zone ». Mais plus on s’épuise ou plus on lâche prise, plus il devient difficile de contrer l’attraction du mode par défaut. Le modèle du contrôle cognitif souligne ainsi une réalité de tous les jours : rester concentré, ça demande des efforts, et on ne peut pas indéfiniment tirer sur la corde sans en payer le prix en fatigue mentale.
Le modèle du coût d’opportunité
(valeur subjective des activités mentales)
Pourquoi trouve-t-on cet effort mental si pénible à la longue ? Le modèle du coût d’opportunité apporte un éclairage motivationnel : il postule que le coût ressenti du contrôle cognitif dépend de ce à quoi on renonce en restant concentré. En d’autres termes, maintenir son attention sur une tâche implique de sacrifier d’autres activités mentales potentielles (rêvasser, penser à ses projets personnels, vérifier son fil d’actualité, etc.). Si ces alternatives sont perçues comme très attrayantes, alors rester concentré sur la tâche courante nous semble d’autant plus coûteux en opportunité perdue.
Notre cerveau fait sans cesse (souvent inconsciemment) un calcul coût/bénéfice : « Ce que je fais maintenant en vaut-il la peine comparé à ce que je pourrais faire à la place ? ». Si la réponse est non, l’envie de décrocher va devenir de plus en plus forte. Ce modèle explique ainsi pourquoi les tâches ennuyeuses ou peu gratifiantes sont les plus dures à maintenir : l’esprit se dit qu’il a mieux à faire ailleurs, et du coup, l’effort de concentration semble énorme.
Heureusement, la réciproque est vraie : plus on valorise l’activité en cours, plus il est facile d’y rester attentif. Motivation et attention soutenue vont de pair. Des études expérimentales ont mis en évidence qu’en augmentant artificiellement la motivation, on peut atténuer voire abolir les baisses de concentration. Par exemple, dans une expérience, on a promis aux participants une récompense s’ils restaient très performants tout au long d’une tâche monotone de 10 minutes. Résultat : chez ces personnes motivées par la récompense, le fameux déclin de vigilance habituel en fin de tâche a purement et simplement disparu, et les lapsus d’attention ont été significativement réduits. Autrement dit,
Donnez une bonne raison à votre cerveau de s’investir, il fera l’effort sans broncher.
D’autres recherches confirment que des individus intrinsèquement plus motivés ont tendance à moins laisser vagabonder leur esprit et à adopter des stratégies pour rester engagés dans la tâche. Le coût d’opportunité ressenti diminue alors : on ne pense plus à ce qu’on rate puisque ce qu’on fait prend de la valeur à nos yeux. Ce modèle complète donc parfaitement le précédent : s’il est ardu de rester concentré, ce n’est pas seulement parce que l’effort en lui-même fatigue, c’est aussi parce que notre esprit est tenté en permanence par des alternatives plus séduisantes. En maximisant l’intérêt et la récompense de la tâche actuelle, on réduit ces tentations, et du même coup, l’effort perçu pour rester concentré s’allège.
La perspective du traitement de l’information
(activité du cerveau « dans la zone »)
Les modèles précédents voyaient l’attention comme une ressource limitée à gérer. La perspective du traitement de l’information propose un angle différent : elle s’intéresse à la qualité du traitement de l’information dans le cerveau selon que l’on soit concentré ou non. En somme, que se passe-t-il dans le cerveau quand on est « dans la zone » par rapport aux moments où l’on décroche ? Les neuroscientifiques ont découvert que lorsque nous parvenons à maintenir notre attention, le cerveau encode les stimuli de manière plus précise et coordonne mieux l’échange d’informations entre les régions cérébrales. Par exemple, lors d’une tâche visuelle de longue haleine, on a constaté que pendant les périodes où les participants étaient pleinement engagés (stables et performants), leur cortex visuel représentait les images avec plus de fidélité, et les régions visuelles communiquaient plus efficacement avec les régions de contrôle attentionnel.
En d’autres termes, l’information était traitée de façon plus propre et plus unifiée pendant ces moments « in the zone ». À l’inverse, lors des phases « out of the zone » (quand la performance devenait variable et que l’attention flanchait), les représentations neuronales étaient moins fiables et la communication entre régions était moins synchronisée. On peut comparer cela à un orchestre : quand l’attention est au top, tous les musiciens (les aires du cerveau) jouent en harmonie et avec justesse la partition du stimulus ; quand l’attention se disperse, l’orchestre se désunit, certains continuent la partition tandis que d’autres partent en improvisation, créant une cacophonie subtile qui nuit à l’ensemble.
Un aspect fascinant mis en avant par cette perspective est que la motivation et l’effort modulent aussi comment l’information est traitée. Par exemple, une étude a montré qu’avec une forte motivation (récompense à la clé), même les pensées internes des participants semblaient davantage tourner autour du stimulus de la tâche.
C’est comme si être motivé permettait de garder nos pensées parasites alignées sur l’activité en cours plutôt que complètement hors-sujet. D’autres travaux utilisant l’EEG avec des scènes de film comme stimulus ont confirmé que l’attention amplifie la clarté des patterns cérébraux spécifiques au stimulus, et que cet effet est distinct selon qu’on manipule le degré de vagabondage mental ou le niveau d’attrait du stimulus.
En somme, lorsque vous êtes captivé par un film passionnant, votre cerveau code chaque scène de façon plus vive, et quand bien même une pensée distraite survient, si vous êtes très motivé, il y a des chances qu’elle reste en partie reliée à ce que vous regardez. Cette perspective du traitement de l’information nous montre donc que l’attention soutenue n’est pas qu’une affaire de « combien » d’effort on fournit, mais aussi de comment notre cerveau traite activement les données. Être concentré, ce n’est pas seulement une question de quantité d’attention, c’est un état où l’ensemble du système cognitif se met à fonctionner différemment, de manière plus efficace et coordonnée, pour la tâche à accomplir.
« In the zone » vs « out of the zone » : quand l’attention fluctue
Après ce tour d’horizon, comment relier tous ces modèles pour expliquer nos hauts et bas de concentration – ces fameuses périodes « in the zone » versus « out of the zone » que nous vivons tous ? On peut voir chaque modèle comme une pièce du puzzle de l’attention :
L’arousal (éveil) fournit la quantité d’énergie brute disponible. Sans un niveau d’éveil adéquat, impossible d’espérer rester alerte longtemps. Trop bas, on n’a pas assez de carburant ; trop haut, le moteur s’emballe et se disperse.
L’allocation attentionnelle décide où cette énergie est investie. Même bien réveillé, si on laisse la moitié de notre esprit vagabonder, la tâche n’aura que partiellement notre attention. Pour être « dans la zone », il faut donc réussir à orienter l’essentiel de nos ressources vers l’objectif du moment, en minimisant les fuites vers les distractions.
Le contrôle cognitif est le chef d’orchestre qui maintient le cap. C’est lui qui rappelle à l’ordre quand l’attention dérive, mais il opère à un certain prix (la fatigue mentale). Si le jeu n’en vaut pas la chandelle ou si on est déjà épuisé, ce contrôle peut se relâcher, ouvrant la voie à l’état par défaut du cerveau (divagation).
Le coût d’opportunité est le juge intérieur qui évalue en permanence l’intérêt de rester concentré. Il peut soit encourager le contrôle (« Continue, ça vaut le coup ! »), soit au contraire le décourager en rendant les distractions plus séduisantes (« Ce n’est pas passionnant, pense à autre chose… »). Un fort coût d’opportunité sabote le contrôle cognitif, tandis qu’une motivation élevée le soutient.
Le traitement de l’information représente le résultat final de tout cela dans le cerveau. Quand tous les voyants sont au vert (éveil optimal, attention bien allouée, contrôle maintenu, motivation présente), on entre dans un état de Flow où le cerveau traite l’information de façon remarquable – c’est le vrai « in the zone », avec une performance stable et efficace. À l’inverse, si un ou plusieurs de ces facteurs sont défaillants (par exemple, coup de fatigue, esprit qui vagabonde, effort trop coûteux ou tâche jugée inintéressante), le système se dérègle et la qualité du traitement de l’info s’effondre – c’est la sortie de route, le « out of the zone ».
En conclusion, la capacité à maintenir son attention est un phénomène riche et multi-déterminé. Il n’y a pas une seule raison à nos coups de mou ou nos moments de grâce cognitifs, mais l’interaction dynamique de facteurs neurobiologiques (l’éveil du cerveau), cognitifs (la gestion des ressources et le contrôle de soi) et motivationnels (la valeur qu’on attribue à ce que l’on fait).
En éclairant chaque facette, les modèles de l’arousal, de l’allocation attentionnelle, du contrôle cognitif, du coût d’opportunité et du traitement de l’information nous offrent une vue d’ensemble cohérente. Ils expliquent pourquoi, par exemple, un étudiant pourra être imperméable aux distractions et absorber son cours pendant une heure (tous les feux au vert : il a dormi suffisamment, le cours l’intéresse, il s’efforce de suivre et son cerveau encode bien l’information), alors que le lendemain, le même étudiant, mal réveillé et préoccupé par un loisir plus tentant, décrochera au bout de cinq minutes.
Comprendre ces mécanismes, c’est se donner les moyens d’améliorer notre attention au quotidien : jouer sur notre niveau d’éveil (prendre l’air, bouger, éviter la surcharge de stimulants), apprendre à reconnaître et combattre les vagabondages de l’esprit, moduler nos efforts et surtout nourrir notre motivation en donnant du sens à nos activités. Ainsi, sans prétendre éliminer toutes les distractions (ce serait utopique et même peu souhaitable), on peut espérer étendre progressivement nos périodes “in the zone” et reprendre la main sur cette précieuse ressource qu’est notre attention.
Il est important de souligner que l’attention est une fonction mentale complexe, influencée par de nombreux facteurs — mais aussi une compétence qui peut s’entraîner. Avec de la régularité, des stratégies ciblées et un bon accompagnement, chacun peut améliorer sa capacité d’attention. Que ce soit à travers des pratiques personnelles (respiration, pleine conscience, entraînements cognitifs), ou avec l’aide de professionnels qualifiés comme des psychologues, neuropsychologues ou praticiens en neurofeedback, il est tout à fait possible de retrouver un meilleur contrôle attentionnel, jour après jour.
Source principale : Esterman, M., & Rothlein, D. (2019). Models of sustained attention. Current Opinion in Psychology, 29, 174–180. https://doi.org/10.1016/j.copsyc.2019.03.005
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